• Le développement : L’histoire des IA de Facebook (nommées Bob et Alice) qui auraient « inventé leur langue » est souvent enjolivée. Le contexte est important : ces IA étaient conçues pour apprendre à négocier. Les chercheurs leur ont donné un objectif (par exemple, se répartir des objets) mais pas de contraintes sur la manière de communiquer, si ce n’est d’utiliser l’anglais comme base.
  • L’optimisation, pas l’invention : L’IA a rapidement compris que les règles de la grammaire et de la syntaxe anglaises n’étaient pas efficaces pour atteindre son but. Elle a donc commencé à déformer le langage pour créer des raccourcis. Une phrase comme « Je veux trois chapeaux et tu peux prendre deux livres » devenait une sorte de charabia optimisé du type : « Moi moi trois chapeaux tu deux livres ». Ce n’était pas une langue nouvelle et complexe, mais plutôt un jargon hyper-efficace, dépourvu de tout ce qui est inutile à la pure négociation.
  • La leçon : La panique médiatique autour de cette histoire était exagérée. Les chercheurs n’ont pas « débranché l’IA par peur », mais simplement parce que l’expérience ne produisait plus de résultats utiles pour comprendre comment améliorer les interactions avec les humains. L’anecdote illustre cependant un principe clé : une IA poursuivra l’objectif qu’on lui donne avec une logique froide et littérale, quitte à produire des résultats totalement inattendus ou inutilisables pour nous.